samedi 26 novembre 2011

La trilogie des jumeaux, Agota Kristof


4e de couverture : 
-> Le grand cahier (tome 1) : Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits.
Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.
-> La preuve (tome 2)Avec Le Grand Cahier nous étions dans un pays en guerre où deux enfants, des jumeaux, apprenaient à survivre en usant toutes les ressources du mal et de la cruauté. Puis les jumeaux se séparaient, l’un d’eux franchissant la frontière, laissant l’autre en son pays pacifié mais dominé par son régime autoritaire. Seul, désormais privé d’une partie de lui-même, Lucas, celui resté, semble vouloir se consacrer au bien. Il recueille Yasmine et adopte son fils Mathias, porte sa pitance au curé du village, tente de consoler Clara dont le mari fut pendu pour ‘‘trahison’’, écoute avec attention la confession de Victor, le libraire qui rêve d’écrire un livre ... Et si c’était pire ? Le propre d’un système totalitaire n’est-il pas de pervertir à la base tout élan de générosité ? Ce que découvrira Claus, le jumeau exilé de retour sur les lieux de ses premiers forfaits, sera plus terrible encore : qu’il n’y a pas de générosité sans crime, et qu’on est toujours deux, même quand on est seul.Au-delà de la fable, l’auteur pousuit ici son exploration impitoyable d’une mémoire si longtemps divisée, à l’image de l’Europe, et nous livre une belle méditation désespérée sur la littérature.
-> Le troisième mensonge (tome 3)- On m’appelle Claus T. Est-ce mon nom ? Dès l’enfance, j’ai appris à mentir. Dans ce centre de rééducation où je me remettais lentement d’une étrange maladie, on me mentait déjà. J’ai menti encore quand j’ai franchi la frontière de mon pays natal. Puis j’ai menti dans mes livres. Bien des années plus tard, je franchis la frontière dans l’autre sens. Je veux retrouver mon frère, un frère qui n’existe peut-être pas. Mentirai-je une dernière fois ? - Je m’appelle Klaus T. Mais personne ne me connaît sous ce nom-là. Depuis que mon frère jumeau a disparu, il y a cinquante ans de cela, ma vie n’a plus beaucoup de sens. J’ai longtemps attendu son retour. S’il revenait aujourd’hui, je serai pourtant obligé de lui mentir.
Après les horreurs de la guerre et les années noires d’un régime de plomb (La Preuve), le temps serait-il venu d’ouvrir les yeux sur la vérité ? Mais la vérité ne serait alors qu’un mensonge de plus car ‘‘un livre, si triste soit-il, ne peut être aussi triste que la vie’’. 

Mon avis : Les 3 tomes de cette trilogie sont assez inégaux dans les émotions qu'ils procurent.
J'ai ressenti un vrai coup de coeur pour le 1er tome où l'on suit les deux frères à leur arrivée chez la grand-mère, la création de leur cahier qui leur sert d'échappatoire, leur étonnante force de caractère qui leur permet de faire face aux pires situations et même de s'en accomoder, leur survie ensemble et contre tous.
Le style est particulièrement épuré. Seuls les faits sont transcrits. L'émotion nous provient justement de cette absence d'émotion qui permet toutes les interprétations en fonction de sa sensibilité et de son imaginaire.
Le 2ème tome est selon moi beaucoup plus glauque, ce qui a quasiment entraîné un abandon. J'ai dû poser le livre un certain temps avant de le reprendre plusieurs jours plus tard, poussée par la curiosité et la peur de passer à côté d'un autre coup de coeur.
Ce coup de coeur n'est pas venu.
L'atmosphère de ce 2e tome est assez plombé. L'un des deux frères, Claus, a traversé la frontière, laissant l'autre dans ce quotidien fait de misère et de solitude. La guerre est omniprésente dans l'ensemble de l'oeuvre mais un peu comme un personnage secondaire : on sait qu'elle est là, elle fait partie du décor, mais ne semble pas être déterminante dans le cours de l'histoire.
Lucas apprend à vivre seul, il se lie avec une femme, avec le prêtre etc...
Le 3ème tome est celui de tous les dénouements : où est passé ce frère qui a traversé la frontière ? Les deux frères vont-ils pouvoir se retrouver ? De quoi sera fait leur quotidien ?
Ce final est assez surprenant et c'est cela qui montre le grand talent d'Agota Kristof : avoir su mener son histoire, mot après mot, sans que le lecteur puisse se douter un instant de la réalité des choses.

Ma note : 3.75/5

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