vendredi 16 septembre 2011

Pastorale Américaine, Philip Roth


ISBN :
978-2070417360
Mon résumé : Zuckerman, écrivain aujourd'hui mais ancien lycéen, retrouve après de nombreuses années celui qu'il a toujours considéré comme son idole, Seymour Levov dit "Le Suédois". Le Suédois était une sorte d'emblème durant ses années lycée, un personnage symbolisé en quelque sorte par la "Force tranquille", fascinant, mystérieux, déroutant...
Le début du roman est écrit sous la plume et surtout à travers le regard et les souvenirs de Zuckerman puis progressivement, c'est Levov lui-même qui va s'accaparer la plume et se raconter : sa rencontre avec Dawn, une catholique irlandaise, sa vie dans la société de son père spécialisée dans la fabrication de gants en cuir, ses relations avec ce père un rien "castrateur", avec un frère rebelle et surtout sa fille : Merry qui va basculer dans l'extrêmisme et le terrorisme. Pourquoi, Comment ? C'est ce que Seymour va tenter de comprendre tout au long de ces pages.

Mon avis : J'ai véritablement eu la sensation de lire deux romans différents dans ce livre. Bien que la transition entre les deux narrateurs se fasse tout en douceur, la partie "Zuckerman" et la partie "Levov" ne font pas appel à la même profondeur, au même registre.
La première partie semble centrée sur les souvenirs d'un homme qui a mené une vie plutôt tranquille, qui a gardé son âme d'adolescent et qui s'exprime avec des étoiles dans les yeux.
J'ai cependant trouvé cette partie assez ennuyeuse, notamment en ce qu'elle manque de profondeur tant dans le style que dans le fond de l'histoire.
On retrouve cette grande profondeur de sentiments dès que Levov s'empare des mots : on ressent la grande détresse d'un père, son incompréhension du monde et des personnes qui l'entourent, en particulier sa fille qu'il aimerait retrouver mais qu'il ne reconnait plus.
L'oppression qui enserre son coeur transparaît dans le style de l'auteur, à tel point qu'on aimerait pouvoir l'aider à reprendre sa vie en main et à retrouver une certaine sérénité.
L'histoire de ce père détruit est inscrit dans l'Histoire de l'Amérique avec une évolution flagrante du contexte social, avec la guerre de Vietnam partie prenante du roman, éléments qui sont très bien distillés dans le roman.
En ce sens, j'y ai retrouvé les mêmes sensations que j'avais eues à ma première lecture de Jonathan Coe dans "Bienvenue au Club", qui m'avait quelque peu déroutée mais pour lequel un attachement est né !
En sera-t-il de même pour Philip Roth ?
Suite au prochain épisode...


Ma note : 4.25/5

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire