jeudi 9 février 2012

La joueuse de go, Shan Sa

Ed. Gallimard (folio) - 325p.
ISBN 2070424197
Mon résumé : Chant de nuit est une jeune lycéenne Mandchoue, adepte du jeu de go qu'elle a appris de son cousin. Alors que les japonais cherchent à s'emparer de la Mandchourie, la jeune fille continue à disputer de longues et féroces parties de go sur la Place des Mille Vents. C'est là qu'elle rencontrera cet homme, ce japonais dont elle ne connait rien que ses mains qui déplacent les pions sur le tablier de jeu. Elle fera en parallèle la découverte de l'amour, des plaisirs de la chair et du coeur, mêlée aux déconvenues de la politique et de la résistance.

Mon avis : Le texte porte en lui une musique qui en fait presque de la poésie, et qui porte l'histoire tout en douceur. On suit la jeune femme à travers sa recherche d'elle-même, ses découvertes communes à toute adolescente. Ce livre est très universel bien que l'on soit en 1931 en Chine. Il pourrait se dérouler aujourd'hui dans n'importe quel pays. Certes, la guerre est en arrière plan (et va même se retrouver en tout premier plan à la fin du livre) mais ce qui prime, c'est la rébellion des jeunes, la découverte de l'amour, la ténacité de la jeune femme et sa volonté de s'affirmer en tant qu'individu. Elle refuse de subir le même sort que sa soeur et sa mère face aux hommes. Elle veut avoir le pouvoir de décider et de choisir sa vie. Oui, elle a donné son corps mais ça ne signifie pas qu'elle veut donner sa vie ! 
Et il y a le go, et là c'est un tout autre univers qui s'ouvre devant nous. les descriptions des parties donnent l'impression de s'immiscer dans un monde fermé, presque interdit aux non-initiés. Chant de Nuit elle-même est une exception puisque les femmes ne sont d'ordinaire pas autorisées à jouer au go. Malgré la complexité de la chose et l'apparente répétition du jeu, il n'y a aucune longueur. L'auteur a su nous faire pénétrer dans ce monde par la petite porte, comme une curiosité à laquelle on peut s'ouvrir.
Un seul regret à ce livre : l'histoire d'amour vantée en 4e de couverture, et en quelque sorte objet du roman, m'a parue très insipide et trop peu exploitée.



Ma note : 4/5 

4/52

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